Chaque projet
est une histoire de voyage, de rencontres, une continuité. Avant nous, il y a ceux qui exploitent, qui transforment, qui produisent. Avec nous, il y a ceux qui désirent, qui réalisent, qui mettent en œuvre. Après nous, il y a ceux qui habitent, qui entretiennent, qui utilisent. Bâtir par, avec et pour sont les conditions de la création.
Chaque coproduction
occasionne le rapprochement d’une idée et du faire, le partage d’hommes de mains et d’esprits, qui transforment un acte concret et nécessaire en acte social et culturel, le long d'une aventure humaine avec un enrichissement mutuel.
Chaque installation
est à la recherche d’une existence sensorielle, temporelle et matérielle qui soit le reflet d’une attention au lieu, à la vie et à la matière et d’une intention de le révéler, la valoriser et la sublimer en en faisant une présence concrète et architecturée pour l’occasion.
"Il s’agit pour moi de réagir contre la standardisation à outrance qui marque toujours plus les objets qui nous environnent: maisons, voitures, vêtements, etc. Dans cette uniformité je crains de voir disparaître, à court terme, des valeurs auxquelles j’ai la faiblesse de croire, comme l’individualisme, la douceur de vivre, le goût personnel." Jacques Tati, 1956
"A Paris ma chambre donnait sur le sombre puits d’une cour, et vraiment je détestais ce que je ne savais encore nommer: l’urbanisme haussmannien." Michel Holley, 2012
"Par mon travail, j'espère contribuer un peu à toutes ces choses qui sont déjà là, dans le monde. J'aimerais bien que mes bâtiments disent: "Je comprends quelque chose de mon environnement." Je ne veux pas qu'ils donnent l'impression d'être des extraterrestres sans aucun rapport avec ce qui est déjà là. Ce n'est pas une question d'esthétique, du moins dans un premier temps; il ne s'agit pas, au début, d'établir un contact formel avec les alentours. Il s'agit plutôt de chercher une manière de similitude sous la forme d'un contact émotionnel, une réaction émotionnelle à l'environnement, et de l'exprimer par l'architecture." Peter Zumthor, Présences de l'histoire, 2018
"L'architecture dépend de son temps. C’est la cristallisation de sa structure interne, le déroulement lent de sa forme." Ludwig Mies van der Rohe
"La longévité de la trabéation n'est pas simplement due au fait qu'il est relativement facile de construire des formes de plan régulier avec des unités matérielles rectilignes, mais parce que l'image de la colonne et de la poutre, des fenêtres figuratives, des unités de maçonnerie font toutes partie d'un discours constructif continu. La revendication de formes entièrement nouvelles est tautologique. Non seulement il est douteux que des formes entièrement nouvelles puissent exister, mais l'impératif de créer des formes qui n'ont aucun lien avec le passé et qui sont le signe avant-coureur d'un avenir amélioré est anti-critique et conservateur." Adam Caruso, The Tyranny of the New, 1998
"Je voudrais parler de l’architecture du passé. Non parce que je serais particulièrement nostalgique, mais parce que je m’intéresse à la continuité culturelle. Quand on la chance d’exercer une discipline aussi riche et ancienne que l’architecture, je pense que s’affranchir du passé revient à se couper les jambes juste avant d’entamer une course. Nous travaillons à une époque qui tend à dévaloriser et à ternir notre sensibilité vis-à-vis de ce qui nous a précédé. Se référer aux architectures du passé est important car elles portent des valeurs particulièrement pertinentes pour la pratique contemporaine." Adam Caruso, Gardens of Experience, 2009
"Je suis sur le point de faire élever une petite cité ouvrière autour d'une usine que je viens d'acquérir dans les Landes d'Arcachon... Votre livre "Vers une architecture" exprime bien mieux que je n'avais su le faire jusqu'à présent moi-même des idées de logique et du progrès qui me sont très chères. Certaines de mes conceptions encore un peu confuses et hésitantes, ont à cette lecture [sic] pris une forme nette et je suis décidé à les appliquer pour la construction que j'aurai à faire pour l'avenir." Henri Frugès, le 3 novembre 1923
"Vous savez, ce qui est important pour moi c’est le principe de réalité."
"Il vaut mieux un matériau brut, mais qui raconte une histoire, qu'un travail riche et dénué de sens. La plus grande gloire d'un bâtiment ne dépend pas de sa pierre ou de son or, mais du fait qu'il est lié au sentiment profond d'une expression." John Ruskin (1819-1900)
"L'architecture répond aux besoins de l'homme en quête d'une protection contre les intempéries et contre les multiples dangers auxquels il est exposé quand, sans demeure, il est confronté à la nature. Ainsi semble-t-elle jouer dans l'existence de l'homme un rôle bien modeste, celui d'un "art fonctionnel", qui satisfait à des exigences pratiques sous une forme agréable. Il faut attendre que les souhaits des hommes dépassent les limites de la seule nécessité pratique, et qu'un surplus d'aisance appelle le luxe, pour que l'architecture se manifeste à un niveau plus élevé et révèle sa propre identité. Moins étroitement liée aux nécessités, elle semble alors se présenter à nous véritablement comme un art. [...] Comme tout art, l'architecture doit plonger ses racines dans l'être intégral de l'homme, dans ce qui fonde son rapport au monde et sa conscience de sa propre valeur." Bruno Taut, Une Couronne pour la ville, 1919
Afin de nous poser pour avancer sur nos projets nous nous sommes arrêtés au Couvent Sainte-Marie de la Tourette, conçu par Le Corbusier, Iannis Xénakis, André Wogensky et Fernand Gardien dans les années 1950 et achevé en 1960 (classé MH en 2011, label XXe et patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016). « Ce couvent de rude béton est une œuvre d'amour. Il ne se parle pas. C'est de l'intérieur qu'il se vit. C'est à l'intérieur que se passe l'essentiel. » LC
"Je n'écris pas, je construis." Alvar Aalto
"J’ai un château sur la Côte d’Azur, qui a 3,66 mètres par 3,66 mètres. C’est pour ma femme, c’est extravagant de confort, de gentillesse." Le Corbusier, 1952
La politique patrimoniale française a longtemps délaissé l’échelle urbaine, concentrée qu’elle était sur les grands monuments historiques dont la première liste fut dressée en 1840, quitte à leur vouer un culte au détriment de ce qui est la véritable nature de l’être humain comme animal politique, celle de se rassembler dans ce que l’on pourrait appeler l’établissement humain. "Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui qui est injurié en ces termes par Homère : sans lignage, sans loi, sans foyer." Artistote, La Politique