Chaque projet

est une histoire de voyage, de rencontres, une continuité. Avant nous, il y a ceux qui exploitent, qui transforment, qui produisent. Avec nous, il y a ceux qui désirent, qui réalisent, qui mettent en œuvre. Après nous, il y a ceux qui habitent, qui entretiennent, qui utilisent. Bâtir par, avec et pour sont les conditions de la création.

01.jpg

Chaque coproduction

occasionne le rapprochement d’une idée et du faire, le partage d’hommes de mains et d’esprits, qui transforment un acte concret et nécessaire en acte social et culturel, le long d'une aventure humaine avec un enrichissement mutuel.

02.jpg

Chaque installation

est à la recherche d’une existence sensorielle, temporelle et matérielle qui soit le reflet d’une attention au lieu, à la vie et à la matière et d’une intention de le révéler, la valoriser et la sublimer en en faisant une présence concrète et architecturée pour l’occasion.

03.jpg
atelierpng
atelier@png.archi
42 avenue Dugueyt Jouvin 38500 Voiron
+33 (0)4 76 31 67 26
32 rue du Javelot 75013 Paris
+33 (0)1 42 39 94 64
Direction de projet : AHA
Design graphique & développement : passages […] & cslash
Textes, visuels et photographies : atelierpng
lundi 29 septembre 2025

"Nous rapportons tout à nous-mêmes. Notre environnement nous influence par leur taille relative, la lumière, l’ombre, la couleur, etc. Notre condition dépend entièrement du fait que nous soyons dans une ville ou à la campagne, que l’espace dans lequel nous nous trouvons soit vaste ou réduit. Nos réactions face à ces circonstances sont d’abord assez inconscientes, et nous ne les remarquons que lors d’occasions mémorables : par exemple, dans la jouissance subtile d’un détail ou d’une heureuse coïncidence avec l’environnement, ou bien par un sentiment marqué de déplaisir. Mais pour éveiller ces réactions inconscientes et les rendre conscientes, voilà qui doit être notre point de départ. En exerçant notre capacité à saisir ces différences et leurs effets sur nous, en restant en contact avec notre environnement, nous découvrons progressivement l’être le plus intime de l’architecture. Si nous voulons approfondir notre compréhension de l’architecture, nous devons comprendre que, tout comme dans la nature, tous les changements sont liés : une création architecturale s’inscrit toujours en dialogue avec la structure donnée. L’être le plus intime de l’architecture peut être comparé à celui de la graine : il découle de l’inéluctabilité du principe de croissance de la nature, et doit être un concept fondamental en architecture. Si l’on pense aux graines qui donnent naissance à des plantes ou à des arbres, tout ce qui relève du même genre se développe de la même manière, tant que les potentiels de croissance ne diffèrent pas trop et que chaque graine possède en elle la faculté de se développer sans compromis. En raison des différences de conditions, des types semblables se transforment en organismes très variés. Notre environnement, notre époque, sont très différents de tout ce qui a existé auparavant, mais l’être le plus intime de l’architecture, comme la graine, demeure le même. L’étude de l’architecture est comparable à l’étude de la musique : l’architecte, comme le musicien qui joue ses gammes, doit exercer sa sensibilité en pratiquant avec des masses, des rythmes créés par les volumes assemblés par les combinaisons de couleurs, la lumière, l’ombre, etc. Il doit ressentir avec une grande intensité et répéter sans cesse cet exercice de création des formes. Cela exige également de comprendre les matériaux : savoir utiliser la structure du bois, la pesanteur et la transparence du verre, devenir maître de leurs caractères, et les employer conformément à leur constitution. L’architecte doit pouvoir construire sans compromis, de la même manière que les mathématiques se fondent sur des bases universelles. Tout ce qui est vivant – le corps humain, les animaux, les plantes, les paysages – forme une unité et une expression d’harmonie. De même, l’architecture doit être une totalité organique, où chaque élément (la lumière, l’eau, l’air ou l’organisation de la vie) s’assemble pour donner lieu à une œuvre harmonieuse. L’architecte doit être capable de créer l’harmonie à partir de toutes les exigences d’un projet, et ce don de rassembler dans une unité des facteurs très différents est ce qui fait de l’architecture un art. L’architecte doit avoir la capacité d’imaginer ce que d’autres appellent parfois la fantaisie, parfois les rêves." Jørn Utzon, 1948

samedi 21 juin 2025

"L’année 1920 passa vite, je me rendais chaque jour boulevard Malesherbes, siège provisoire de ma toute nouvelle École d’art appliqué. Je découvrais un autre milieu. De jeunes provinciales, leur bac en poche, boursières comme moi, étaient logées dans des pensions pour étudiants aux consignes très sévères, vite détournées. Il ne fallait pas fumer, elles se groupaient dans une chambre, véritable tabagie ; elles fréquentaient l’Association des étudiants de la rue de la Bûcherie, le jardin du Luxembourg. Je ne pouvais pas encore les suivre. Toutefois, à la maison, j’essayai de fumer, seule dans ma chambre, un des petits cigares de mon père. Ce fut la débâcle et ma chance : mal au cœur, à la tête, je devins allergique au tabac. Une autre catégorie d’élèves – payantes – fréquentait cette école. La majorité ne rêvait que de bals et de beaux cavaliers. Elles étaient destinées à de brillants mariages. Nos cours de dessins de meubles et de compositions étaient complétés par un magistral cours d’histoire de l’art préparé par Mlle Langrand, directrice de l’école. Reliure et sculpture sur bois complétaient cet éventail. Henri Rapin, décorateur et architecte, un professionnel, avait la haute main sur nos études. J’avais une certaine autonomie pour le choix de mes sujets que j’exprimais bien, mais, distraite par tant de nouveautés, je m’échappais à chaque occasion pour aller me promener au Luxembourg. Je me donnais l’impression d’être adulte. Toutefois, l’heure était l’heure pour le retour à la maison. Ce qui était prévisible arriva. J’étais boursière et devais par mon travail contribuer au renom de l’école. Je m’y prenais mal. À la fin de l’année scolaire, Rapin m’appela pour me signifier mon renvoi. Devant mon air consterné, il me demanda ce que je comptais faire dans la vie. Par défi je répondis : de l’architecture. « Il faudra vous y prendre autrement, revenez après les vacances avec un carton de dessins bien garni, et nous verrons » fut sa réponse." Charlotte Perriand, 1998

mardi 27 mai 2025

"Toutes les exigences de l’art moderne sont remplies dans les murs et les planchers, amènent la lumière du jour dans l’Architecture moderne peut « jouer » avec la lumière, la corniche comme le placage intensif. Il place et il fixe. Par la même, il accentue les détails, les reliefs de la matière, il met en valeur les couleurs, les masses, les lignes, il crée de la gaîté, du bien-être. Mais ce jeu architectural demande une étude sérieuse et approfondie, le hasard ne donnant ici que de minces succès, n’apportant que rarement sa part." Robert Mallet-Stevens, Revue Lux, janvier 1928

mercredi 07 mai 2025

"Si on part du principe d’Einstein que le temps est relatif, on n’a pas à se soucier de l’histoire. On peut simplement voir en arrière, à quel point nous sommes arrivés, et regarder comment ils vivaient et construisaient à cette époque. Puis, nous finissons par fouiller parmi les ruines." Extrait d’une interview donnée par Sverre Fehn, 1962

samedi 05 avril 2025

"Le thème de l’architecture animale peut ressembler à une de ces « curiosités du monde animal », charmantes, mais dépourvues d’intérêt scientifique qui justifie son étude ou sa recherche. Cependant, lorsque l’on examine les habitudes de construction de certains animaux, on découvre des structures étonnamment raffinées et des principes architecturaux très complexes. Il est évident que les structures que de nombreuses espèces animales construisent pour leur propre abri et celui de leurs petits sont aussi essentielles à leur survie que l’architecture l’est à l’existence et à la culture humaines. Les constructions animales remplissent essentiellement la même fonction que les constructions humaines : elles modifient, au profit de l'espèce, le monde immédiat, augmentant la prévisibilité et l'ordre de l'habitat. Michael Hansell, le principal spécialiste des habitudes de construction des animaux, a donné à l'une de ses conférences le titre révélateur « Construisez un nid et vous changerez le monde »." Animaux Architectes, Juhani Pallasmaa, 1995

mardi 04 février 2025

"En outre, les deux modalités spatiales: celle de l'espace naturel enrichi de l'espace architectonique et celle de notre espace d'expérience au sein de l'espace naturel, s'opposent de par leur nature même. En effet, par rapport à l'espace naturel, l'espace architectonique doit être considéré comme une sorte de vide que les murs, dressés à un certain écart l'un de l'autre, soustraient, peut-on dire, au plein homogène de l'espace naturel, et qu'ils font subsister au sein de cet espace comme une bulle d'air dans l'eau." L'Espace architectonique, Dom H. van der Laan, 1989

mardi 10 décembre 2024

Il était une fois, sur une plage silencieuse, Un bernard-l’ermite, en quête précieuse, Qui s’évertuait, pressé, à trouver son logis, Parmi les coquilles abandonnées, éparses et sans vie. Le soleil, ardent, dardait sa chaleur, Alors que le pagure cherchait, avec ferveur, Un abri qui pourrait l’accueillir avec grâce, Un écrin protecteur, rare, beau, tenace. C’est alors qu’un architecte, d’allure majestueuse, D’un air souverain, exhiba son œuvre précieuse. Ses mains traçaient des lignes, des plans si raffinés, De projets d’une grandeur inouïe, dignes de l’éternité. [...]

Bernard l'ermite © Simon Bonhomme
dimanche 13 octobre 2024

"Je pense que ce que l’on appelle l’ère anthropocène, c’est l’effet de la non-prise en compte de la thermodynamique qui fait que notre développement détruit la biosphère, c’est-à-dire nous, et à très courte échéance. La thermodynamie est l’une des dimensions de l’entropie, mais il y a d’autres dimensions qui ne sont pas seulement thermodynamiques. Il y a l’entropie biologique, ça s’appelle la biodiversité. Schrödinger montre qu’un être vivant c’est une entité physique qui a une capacité d’échapper temporairement à la loi physique la plus universelle, de différer la loi de l’entropie. Il y a aussi l’entropie informationnelle. (…) L’être humain produit de l’entropie." Bernard Stiegler

samedi 08 juin 2024

"La vie n'est qu'une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus. C'est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien." William Shakespeare

vendredi 03 mai 2024

"Rien n’est dissociable, ni le corps de l’esprit, ni l’homme du monde qui l’entoure, ni la terre du ciel." Charlotte Perriand

samedi 30 décembre 2023

"Rien de vieux ne ressuscite jamais vraiment, mais cela ne disparaît jamais tout à fait non plus. Et toute chose qui a été un jour émerge dans une forme nouvelle." Alvar Aalto

dimanche 26 novembre 2023

"L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie. C’est à partir de ces constatations élémentaires que s’est développé ce livre, journal d’un usager de l’espace." Georges Perec, Espèces d'espaces, 1974.

samedi 11 novembre 2023

"L'architecture, le plus incompris et le plus oublié des arts d'aujourd'hui, en est peut-être aussi le plus mystérieux et le plus nourri d'idées." Guy de Maupassant

lundi 23 octobre 2023

"Certes, depuis le Quattrocento, l'intérêt suscité en Europe par les antiquités, puis par les monuments historiques, a toujours été accompagné de retombées financières. Il suffit de rappeler comment l'abbé Grégoire, dans son premier plaidoyer contre le vandalisme révolutionnaire, associe sans hésitation aux plus hautes considérations morales l'intérêt économique représenté par le tourisme européen: "les arènes de Nîmes et le pont du Gard ont peut-être plus rapporté à la France qu'ils n'avaient coûté aux Romains". (...) En 1978, le directeur de cabinet de Jacques Duhamel, alors ministre de la Culture, affirme que "le patrimoine est une richesse fossile gérable et exploitable comme le pétrole." (...) C'est pourtant à l'action de l'UNESCO, avec sa labellisation du patrimoine mondial, que la marchandisation patrimoniale doit son développement exponentiel. (...) Cette croisade pour la consommation mercantile du patrimoine n'est pas seulement dommageable aux visiteurs, à la fois trompés quant à la nature du bien à consommer et placés dans des conditions d'entassement et de bruit de toute façon impropres à une quelconque délectation intellectuelle ou esthétique. Elle aboutit trop souvent aussi à la destruction des sites labellisés, tant par l'érection des nécessaires structures d'accueil (hôtelières ou autres) que par l'élimination d'activités créatrices liées à la culture locale et à son identité, en particulier dans le cas des pays du Sud." Le patrimoine en question : Anthologie pour un combat, Françoise Choay, 2009

vendredi 02 juin 2023

Le pagure, plus connu sous le nom de bernard l’hermite, naît avec un abdomen mou et fragile tant et si bien qu’il recherche, tout au long des quinze années de sa vie, des coquilles pour le protéger. La nécessité et le danger que représente le changement de protection provoquent un comportement social que l’on appelle “chaîne de vacances”, moment particulier pendant lequel de nombreux pagures de tailles différentes se réunissent autour d’une coquille vide adaptée à la croissance du plus gros d’entre eux, chacun passant ensuite dans la coquille de l’autre, la plus petite restant vide.